89khaldoun Modérateur
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| موضوع: Med. Khair eddine 3/12/2007, 10:38 | |
| Mohamed Khair-Eddine est un mythe de la littérature maghrébine de langue française. Il a su marquer de sa belle plume, sa génération et celle qui, plus tard, s’est longtemps inspirée de son verbe révolté, de son monde rude, chantant à la fois la beauté “sudique” et dénonçant le marasme qui a pénalisé le Maroc pendant de longues années. Le chef de file de la “guérilla linguistique” est parvenu, à coups d’articles, de publications littéraires, à façonner son propre monde. Il y a partagé le mal du pays sous une plume “enragée”. Avec d’autres écrivains marocains engagés (Laâbi et Nissabouri...) il initie ce courant régénérateur qui marquera un tournant dans l’histoire de la littérature marocaine, et par extension, la littérature maghrébine de langue française. Il criait haut et fort contre et pour son pays. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, cette dualité a pendant très longtemps singularisé l’œuvre de l’enfant terrible de la littérature marocaine. Le poète y remet en question toutes les composantes de la société. “Nous devons nous imposer, il est temps. Nous dénoncerons les malfaiteurs qui strient les chairs de notre peuple, essayer d’abolir les traditions les plus proches des ferrements. Proclamer la liberté. Ce n’est pas sans raison que je m’exile ici”, écrivait en 1961, Mohamed Khair-Eddine à Abdellatif Laâbi à propos de son engagement dans la revue Souffles. En exil, le souvenir du Maroc est omniprésent. Le souvenir du pays d’origine habite presque toute son oeuvre. L’éloignement a renforcé ses liens avec le pays, ses maux, ses problèmes et tissé de solides liens d’amitié avec des amis poètes et écrivains qui sont restés sur place pour mener le combat, son propre combat.
Engagement
Mohamed Khair-Eddine est né en 1941 à Tafrouat, d’un père commerçant qui quitte très tôt le Sud, à destination de Casablanca. À son tour, le jeune Khair-Eddine habitera à Casablanca pour poursuivre ses études au lycée. Son amour pour la littérature révèle très tôt son penchant pour la poésie. Les centres d’intérêt sont divers. Le style est très soigné. La poésie est évasion et colère. Bientôt, il quitte ses études pour l’écriture. Dans son élan de perfection, il atterrit en France. Là-bas, il travaille en tant que mineur, puis ouvrier. Néanmoins, il parvient à multiplier les collaborations dans des revues spécialisées (Encres Vives, Dialogues, Lettres nouvelles, Présence africaine...) et à publier la grande majorité de ses écrits. Une période d’errance qui durera une quinzaine d’années, entre le Midi de la France et Paris. Plus tard, en 1980, Mohamed Khair-Eddine revient au Maroc. Une période de réconciliation qui donnera naissance de “Récit légende” et “Vie d’Agoun’chich”. Neuf ans suffiront pour le dissuader de rester au Maroc. L’exil s’impose une autre fois comme une solution de rechange. “Je vais, je cours, je cherche sans relâche quelque chose qui me fasse désirer la vie”, écrivait l’auteur dans “Agoun’chich”. Il fuit de nouveau son Maroc à la recherche de nouvelles voies de création ; d’un nouveau souffle. La quête se prolonge quelques années plus tard, avant que le poète ne s’éteigne au Maroc, suite à un long cancer. M.H.« De la modernité de Mohamed Khair-Eddine », à la faculté des lettres et des sciences humaines Dhar El Mahraz de Fès, en partenariat avec l’Institut français Fès-Meknès. | |
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